Journées du Matrimoine 2016 : Cybèles and C° célèbre la mémoire
de Louise Bourgeois, Dora Maar,
Sophie Tæuber-Arp et Marina Tsvetaeva à Clamart!

La famille de Jacques-Désiré et Marie-Albertine Bourgeois dans leur jardin, 12, Cité Leisnier à l’angle de la rue du Trosy en 1912. Louise est sur les genoux de sa mère qui porte un manteau à col de fourrure. Son père Louis, le bras gauche replié, est debout. Sa sœur, Henriette, près du tronc du Tamaris. © The Easton Foundation/Licensed by VAGA, NY.
Rien ne prédisposait ces icônes cosmopolites de l’art moderne, figures incontestées d’une modernité qui s’invente alors aux quatre coins du monde : Moscou, Zürich, Paris, New-York, à la vie riche en péripéties diverses, à séjourner dans la paisible banlieue de l’Ouest parisien. Pourtant, Louise Bourgeois, la grande artiste française devenue américaine, a séjourné Cité Leisnier lors de réunions familiales chez ses grands-parents dont elle a célébré le souvenir en réalisant en 1967 la sculpture Clamart, qui symbolise le rassemblement familial. Thème- source d’inspiration de son œuvre.
Marina Tsvetaeva, la grande poétesse russe, l’intransigeante qui refusa toutes les impostures, fut entraînée par la grande histoire, celle de la révolution russe, à s’installer dans l’Ouest parisien : Meudon, Vanves et Clamart, et, au terme de quatorze années d’exil, à son retour en Urss, contrainte de mettre fin à ses jours.
Sophie Tæuber-Arp, accompagnant les révolutions artistiques des milieux cosmopolites d’artistes et d’écrivains exilés à Paris, s’installe dans l’atelier-maison de Clamart qu’elle dessine et fait construire en 1929 au 21, rue des Châtaigniers. Elle y vécut avec Jean Arp une période particulièrement fructueuse jusqu’à ce que la Seconde Guerre mondiale oblige le couple à s’exiler dans le Sud de la France puis en Suisse où elle meurt prématurément.
Dora Maar, inhumée pour l’éternité au cimetière du Bois-Tardieu emporte dans la tombe du caveau familial de Clamart les secrets de son talent et de sa vie tumultueuse.
Ces quatre grandes figures ne se sont jamais rencontrées de leur vivant. Et si leurs temporalités, leurs vies parfois douloureuses, ne se ressemblent guère, pas plus d’ailleurs que les courants artistiques dans lesquels elles se sont reconnues, elles ont toutes un point commun, au-delà de l’anecdote de leur vie à Clamart, c’est celui d’avoir œuvré hors les sentiers battus de l’art et de la vie. Leur œuvre vibre de l’extraordinaire liberté qu’elles se sont accordées. Ces femmes, qui ont osé, dans un milieu artistique majoritairement masculin s’exprimer, sans égard pour les poncifs artistiques et de genre de l’époque, ont ouvert de nouvelles voies dans l’art, ont révélé de nouvelles sensibilités.
Aujourd’hui, alors que le Matrimoine : – la part manquante de l’héritage culturel : mémoire des créatrices du passé prend sa place, l’association Cybèles and C° a décidé que le moment était venu de redécouvrir ces personnalités et de célébrer l’héritage qu’elles ont transmis. Une exposition-documentaire retraçant leurs vies et présentant leurs œuvres et associant des auteur(e)s et des artistes à leur rendre hommage a eu lieu du 14 au 25 septembre 2016, salle Vauclair à la mairie de Clamart.

La maison de Jacques-Désiré Bourgeois et Marie-Albertine Lemarié, 12, Cité Leisnier/36, rue du Trosy.

La maison-atelier de Jean Arp et Sophie Tæuber-Arp 21, rue des Châtaigniers, à Clamart.

Appartement de Marina Tsvetaeva au premier étage du 101, rue Condorcet